Le goût de l’effort dans les gènes de nos nageurs

Ça y est, la saison 2023-24 est lancée depuis quelques jours. Nageurs et entraîneurs ont retrouvé leur bassin favori en espérant connaître un aussi grand cru que lors des 12 derniers mois. Nouveauté cette année, la création d’un groupe d’entraînement destiné aux Masters et aux nageurs préparant des compétitions comme le triathlon ou le swimrun par exemple.

Et si nos nageurs savent repousser leurs limites, c’est souvent parce qu’ils ont ça dans leurs gênes. Des parents sportifs, il y en a plusieurs parmi les groupes compétition et pré-compétition de Liège Natation. Les enfants sont donc tombés dans la marmite dès leur plus jeune âge. Dans nos groupes, il y a des enfants d’anciens nageurs, de triathlètes, de fans de course d’orientation… Le plus bel exemple est évidemment la famille Henveaux. Avec deux parents aussi à l’aise dans les bassins, Lucas et Camille ne pouvaient que suivre la trajectoire… et même la rendre plus belle encore.

Philippe Courtois rêvait d’Ironman grâce à Eurosport. Il l’a fait…

Prenons d’autres exemples. Celui de Maxime Courtois d’abord. Sa capacité à se faire mal dans un bassin, il l’a sans le moindre doute héritée de son paternel. « J’ai fait du foot, de l’athlétisme et de la natation, mais à un niveau amateur », explique Philippe. « Rien à voir avec ce que « Max » réalise. Je me suis ensuite lancé dans le triathlon en regardant des reportages sur l’Ironman d’Hawaï sur Eurosport. Ça m’a fait rêver, j’ai tenté. Je n’ai pas le niveau pour Hawaï mais je me fixe comme objectif un Ironman par an, parfois 2. »

Le dernier en date, c’était en juin, à Nice. « Mais le circuit Ironman avec 2 ou 3.000 personnes ne me donne plus envie. Ce sont des pièges à fric. Je préfère retourner aux sources du triathlon, avec 3-400 personnes, là où on se retrouve seul avec soi-même, en pleine introspection, face à des paysages magnifiques. »

Et c’est avec cet objectif qu’il a planifié son prochain rendez-vous. « Un Ironman en montagne où le point le plus bas est à 1600 mètres d’altitude et où on a 5000 m de dénivelé en vélo ! Des objectifs de ce type demandent 10 heures d’entraînement par semaine et même plus de 20 lors des grosses semaines. Ça me permet d’ajouter un gros trail à mon programme sur un coup de tête, sans faire de préparation spécifique. »

Tim Jorissen va arrêter les longues distances

Le triathlon, c’est aussi le « dada » de Tim Jorissen, le papa de Janne, Finn et Niene. « J’ai fait les Championnats néerlandophones en 93 ou 94 et j’ai gagné. L’année suivante, j’étais 2e. Le triathlon n’en était qu’à ses débuts chez nous. Je n’en ai plus couru jusqu’en 2007, préférant me consacrer à la natation, au vélo et aux courses. »

Tim Jorissen va disputer deux longues compétitions en ce mois de septembre.

Finalement, autant grouper les 3 disciplines… Et pas à n’importe quel niveau. « En 2022, je me suis qualifié pour le demi-triathlon d’Utah et, dans quelques jours, je m’alignerai aux Championnats du Monde full distance de Nice, une compétition qui avait lieu auparavant à Hawaï. C’est la première fois qu’ils amènent ça en Europe. Ça coûte moins cher mais cela n’a pas le même prestige. Soyons honnête, si je suis qualifié, c’est parce que beaucoup d’athlètes ne voulaient pas leur ticket. Je me suis qualifié à Hambourg sans réaliser une grande performance. »

Tim a pourtant décidé de tirer sa révérence. « Je fais Nice puis Knokke la semaine suivante et j’arrête les longues distances. Je me contenterai des sprints (1/8e de triathlon). Je traîne une douleur à l’épaule et je ne suis même pas sûr d’arriver au bout de la natation à Nice. Physiquement, je suis prêt mais je suis de plus en plus souvent freiné par les petites blessures. Je me cherche une nouvelle voie qui me permettrait de garder une activité sportive tout en conduisant les enfants à la natation. L’an dernier, je nageais avec ma fille le mercredi après-midi mais je n’éprouve plus le même plaisir qu’avant dans un bassin. J’ai fait trop de longueurs en étant plus jeunes (rires). A cette époque, J’ai décroché quelques podiums aux Championnats de Belgique mais jamais de titre. J’ai régulièrement manqué de chance. J’étais à 2 dixièmes d’un chrono qualificatif pour les Championnats d’Europe Juniors mais, juste avant mon grand rendez-vous, je me suis fait une fracture… »

16 km en mer pour Alan De Buyst

De son côté, Alan De Buyst s’est lancé un autre type de défi cet été : le AllCover Coast. Le but : nager 16 km en mer du Nord entre Nieuport et Ostende. « A la base, je voulais nager les 12 km du Lac Léman, sans courant ni vagues,  mais l’épreuve a été remplacée par des traversées privées et en solo. Moi, je voulais être avec mes potes. Début juin, j’avais nagé 5 km à l’Open Vlaanderen, en non-licencié. Puis je me suis décidé pour les 16 km. Au départ, c’était prévu fin juin mais les conditions climatiques étaient mauvaises. Mi-juillet, la mer était à 18,5 degrés et la température extérieure à 19-20. »

Alan De Buyst a nagé 16 km en mer du Nord et s’est même offert le record de l’épreuve.

Alan a même écrasé le record des 16 km (sans combinaison) de l’année précédente qui était de 2h54. « J’ai battu le record en 2h40… mais il faut reconnaître que cette épreuve n’existe que depuis l’année dernière. »

Ancien nageur de longues distances (il a été détenu le record francophone du 800m et a décroché plusieurs titres de champion de Belgique sur 1500m et 400m 4 nages), Alan est content d’avoir nagé en mer pour la première fois. « Je suis un peu revenu à mes premières amours puisque, plus jeune, je me suis qualifié pour les Championnats d’Europe d’Eau libre. En mer, c’était la première fois. Je suis content de l’avoir fait. »

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